Sélection de la langue

Recherche

Introduction – 40 ans de coopération scientifique et technique entre l’Allemagne et le Canada

Messages des deux ministres

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au BundestagMinistre fédérale de l'Éducation et de la Recherche

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au Bundestag
Ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche

L´Allemagne et le Canada ont célébré leurs 40 ans de coopération scientifique et technique. Ils commémorent ainsi quatre décennies de coopération fructueuse menée dans divers domaines de recherche scientifique et technologique, et se tournent vers un avenir riche en nouvelles idées et initiatives. Leur partenariat se caractérise par une haute qualité scientifique et une grande solidité. Les projets communs ne sont pas uniquement menés entre les différents chercheurs et universités ; la collaboration s’effectue également entre les Länder allemands et les provinces canadiennes ainsi que, au niveau institutionnel, entre les différents organismes de recherche. En outre, le Canada et l’Allemagne coopèrent étroitement au sein d’organismes multilatéraux, comme le Carnegie Group, qui réunit les ministres de la Recherche des pays du G8.

L’Allemagne et le Canada ont décidé de coopérer pour promouvoir les progrès économiques et technologiques dans leur pays respectif. Les axes importants de la coopération ont été développés en accord avec les priorités nationales et les défis mondiaux. Les chercheurs allemands et canadiens entretiennent une collaboration fructueuse dans différents domaines technologiques, dont les matériaux nouveaux/les nanotechnologies, la photonique et la biotechnologie verte, la recherche polaire et spatiale, la médecine et la santé.

Dans le contexte du changement climatique, la coopération pour la recherche dans les domaines de l’énergie et de l’environnement gagne de l’importance, par exemple dans le secteur de la technologie des piles à combustible. Les jeunes chercheurs jouent un rôle particulièrement important dans les activités de collaboration ; nous nous attelons donc à établir des liens entre eux.

Le 40e anniversaire de la coopération entre l’Allemagne et le Canada dans les domaines des sciences, de la recherche et des technologies marque le renforcement de notre partenariat et le lancement de nouveaux projets orientés vers l’avenir. Je souhaite à toutes les personnes travaillant dans la coopération scientifique germano-canadienne que cette année anniversaire et les futures initiatives soient fructueuses.


Ed Fast, Ministre du Commerce international et ministre de la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique

Ed Fast,
Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique

Je suis heureux de souligner le 40e anniversaire de l’Accord relatif à la coopération scientifique et technique entre le Canada et l’Allemagne. La collaboration en science et technologie forme l’un des grands piliers de notre relation économique. Cet accord bilatéral, signé en 1971, constitue un important mécanisme qui facilite les partenariats en R-D et les relations commerciales, procurant ainsi d’énormes avantages à nos deux pays.

Depuis la signature de l’accord en 1971, plus de 500 projets de recherche conjoints ont été réalisés dans des domaines prioritaires, comme l’environnement, l’énergie, la nanotechnologie, la santé et la génomique. Nos pays ont travaillé ensemble à des avancées technologiques et à la conception de programmes visionnaires visant à renforcer la mise en commun du savoir et la coopération. Grâce à cette collaboration, nous avons pu résoudre des problèmes complexes, mettre au point des solutions novatrices et accroître la compétitivité de nos économies.

Le Canada et l’Allemagne sont tous deux soucieux de préparer les jeunes à la vie professionnelle en leur permettant d’étendre leurs horizons. Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et la Fondation allemande pour la recherche (DFG) ont récemment lancé un programme pour favoriser la coopération et les échanges internationaux de jeunes chercheurs. Voilà un excellent exemple des résultats tangibles qui peuvent découler de la coopération.

Le 40e anniversaire de la coopération germano-canadienne en science et technologie se veut avant tout une célébration de l’excellence scientifique. Cet événement nous permet de prendre toute la mesure de la rigueur demandée par les travaux de recherche dans le contexte d’une économie de marché. Cette célébration nous offre aussi l’occasion de rendre hommage à la coopération constante entre nos universités et centres de recherche et le secteur privé. Cette participation multisectorielle est essentielle pour que l’on puisse tirer le meilleur parti de l’innovation, de la recherche et du développement, et elle demeure une caractéristique distinctive de la coopération scientifique et technique entre le Canada et l’Allemagne.

En terminant, je souhaite féliciter tous les participants à des partenariats scientifiques et technologiques entre le Canada et l’Allemagne et je ne doute pas de la poursuite de cette collaboration dans l’avenir, pour notre bénéfice mutuel.


Sommaire


La coopération entre l’Allemagne et le Canada dans les domaines scientifique et technique : de son origine à nos jours

Il y a quarante ans à Bonn, le 16 avril 1971, Jean-Luc Pépin, alors ministre canadien du Commerce et de l’Industrie, et Walter Scheel, ministre allemand des Affaires étrangères à l’époque, signent l’Accord relatif à la coopération scientifique et technique. Cet accord prend effet le 30 juin 1971.

Une étroite coopération entre les deux pays se développe déjà à la fin des années 1950 et pendant les années 1960, en commençant dans les domaines prioritaires de l’énergie, de la géologie des gisements minéraux et des matières premières. À cette époque, le Canada possède d’abondantes réserves minérales et l’Allemagne accorde une importance grandissante aux technologies : les deux pays se complètent parfaitement. L’Accord de coopération en matière d’utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, qui entre en vigueur le 18 décembre 1957, est le premier témoignage formel de la coopération scientifique germano-canadienne, et constituera la base des activités communes ultérieures, en particulier dans le domaine de la prospection et de l’exploration minière.

Les instituts de recherche et les universités s’engagent progressivement dans des projets de coopération portant sur des processus d’exploration et d’autres questions scientifiques. L’Accord intergouvernemental est conclu en 1971 afin de procurer un cadre juridique international à ces activités.

Depuis lors, il constitue la base de la coopération entre les deux pays dans les différents domaines scientifiques. En outre, en 1975, l’Allemagne et le Canada signent un accord culturel qui élargit le cadre de la coopération aux niveaux institutionnel et ministériel.

Les axes importants de collaboration se sont développés et ont évolué au fil des années. Dans les années 1970, ils portent encore sur les différents aspects de la recherche sur l’énergie, allant des combustibles fossiles aux énergies renouvelables. Les projets de coopération s’effectuent également dans les domaines de la recherche fondamentale en physique, la recherche marine et les différents secteurs de la protection de l’environnement. À cette période, la collaboration se traduit entre autres par des projets dans le domaine des technologies visant le traitement des eaux usées et par des mesures pour la protection des forêts contre les effets des pluies acides.

Les années 1980 et 1990 voient s’accroître l’importance des questions sur la protection de l’environnement et l’évolution climatique mondiale. Les projets de coopération menés durant cette période incluent notamment l’assainissement de sites contaminés, la gestion des zones côtières, l’étude des retombées éventuelles des pollutions causées par l’homme sur l’environnement, et la reconstruction des conditions climatiques passées.

En 2001, le ministre fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche, Edelgard Bulmahn, et le secrétaire d’État canadien chargé des Sciences, de la Recherche et du Développement, Dr Gilbert Normand, signent une déclaration commune à l’occasion du 30e anniversaire de l’Accord intergouvernemental entre l’Allemagne et le Canada, et redéfinissent les axes importants de la coopération bilatérale. Parmi les domaines prioritaires sélectionnés qui bénéficieront d’une plus grande coopération figurent les matériaux nouveaux, la photonique et, dans un moyen terme, la « biotechnologie verte ». Les deux parties s’accordent sur de nombreux sujets : la coopération en recherche industrielle; le soutien à la collaboration entre le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et les « centres d’excellence » allemands; le dialogue en matière de politique de la recherche; et les mesures de coopération bilatérale destinées à apporter un soutien particulier aux jeunes chercheurs. À la suite de cet accord, la première décennie du millénium est ainsi marquée par une étroite coopération entre l’Association Helmholtz et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), ainsi que par des projets communs menés dans les domaines des sciences du vivant, des sciences des matériaux, de l’énergie et de la recherche dans le secteur de l’environnement. Une attention particulière est accordée aux jeunes chercheurs afin qu’ils participent davantage à ces projets, dans le cadre d’ateliers et d’universités d’été et d’hiver organisés en Allemagne et au Canada visant à nouer des liens et engendrer des collaborations futures.

"Le 30 juin 2011, l’Allemagne et le Canada ont célébré leurs 40 ans de coopération scientifique et technique. Ils commémorent ainsi quatre décennies de coopération fructueusemenée dans divers domaines de recherche scientifique et technologique, et se tournent vers un avenir riche en nouvelles idées et initiatives."

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au Bundestag

À cette fin, l’accent est mis sur les domaines de la photonique/des technologies optiques ; d’autres événements sont également organisés dans les secteurs des nanotechnologies et de la recherche en matière de piles à combustible.

L’Accord de 1971 porte sur un large éventail de thèmes et d’activités, reflétant ainsi l’ampleur de la coopération germano-canadienne. Par exemple, les chercheurs en biotechnologie verte coopèrent de façon étroite dans le domaine de la culture du blé et du colza. En outre, ces dernières années, un partenariat stratégique s’est développé dans la recherche sur les piles à combustible. Un des exemples éloquent de ce partenariat est notamment un projet germano-canadien mené actuellement dans le secteur des piles à combustible à membrane échangeuse de protons.

Concernant les géosciences, les organisations principales des deux pays sont l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles en Allemagne et la Commission géologique du Canada (CGC). Ces deux organismes coopèrent de façon étroite depuis de nombreuses années. Leurs activités sont menées conjointement en particulier dans les domaines de la géologie des milieux marins et de l’environnement terrestre, de la géologie polaire et de la recherche en matière de gisements minéraux. La coopération dans le secteur aérospatial connaît le même succès depuis longtemps. Le Centre aérospatial allemand (Deutsches Zentrum für Luftund Raumfahrt – DLR) coopère étroitement avec l’Agence spatiale canadienne (ASC) et le Centre canadien de télédétection (CCT), qui relève de Ressources naturelles Canada.

Diverses activités de coopération s’effectuent également entre les universités canadiennes et les organismes de recherche et de financement allemands tels que l’Association Helmholtz (Helmoltz-Gemeinschaft), la Société Fraunhofer (Fraunhofer-Gesellschaft), la Société Max-Planck (Max-Planck-Gesellschaft), et la Communauté scientifique Leibniz (Wissenschaftsgemeinschaft Gottfried Wilhelm Leibniz – WGL). Ces dernières années ont été marquées par une intensification de la coopération entre ces organismes. Le 29 septembre 2009, l’Association Helmholtz et l’Université de l’Alberta ont signé l’« Initiative Helmholtz-Alberta » sur la coopération dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des géosciences. En juin 2010, l’Université de l’Ouest de l’Ontario et l’Institut Fraunhofer de technologie chimique (Fraunhofer Institut für Chemische Technologie – ICT) ont convenu de créer un centre de recherche international sur les composites (l’International Composite Research Center) dans le nouveau parc de technologie de fabrication de pointe (l’Advanced Manufacturing Park) de London en Ontario. L’Université de la Colombie-Britannique et l’Institut Max-Planck de recherche sur les corps solides (Max-Planck-Institut für Festkörperforschung) coopèrent dans le domaine des matériaux quantiques. Le « Max-Planck-Gesellschaft – University of British Columbia Center for Quantum Materials » a été établi sur le campus de l’université.

La mobilité des chercheurs et des étudiants entre les deux pays partenaires constitue une autre base importante de la coopération bilatérale. Par conséquent, il s’agit également d’améliorer l’accès à l’information concernant les possibilités et les perspectives offertes par les systèmes scientifiques allemands et canadiens.

Pour ce faire, le ministère canadien des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) et le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (Bundesministerium für Bildung und Forschung – BMBF) ont organisé un atelier intitulé « Increasing Mobility and Exchange between Canadian and German Students and Scientists/Researchers » (augmenter la mobilité et l’échange entre les étudiants et chercheurs canadiens et allemands) en novembre 2009.

Les organismes de financement des deux pays ont joué un rôle central dans les questions sur la mobilité et les échanges. De réels efforts sont entrepris pour y répondre, comme l’atteste le réseau intense existant entre l’Office allemand d’échanges universitaires (Deutscher Akademischer Austauschdienst – DAAD) et les organisations canadiennes partenaires, ainsi que la fondation Alexander von Humboldt (AvH), qui utilise une partie de ses fonds pour entretenir les contacts entre les anciens étudiants et ainsi cultiver son réseau à l’échelle mondiale. D’autres coopérations étroites sont soutenues par le Fonds allemand scientifique (Deutsche Forschungsgemeinschaft – DFG) et les trois conseils subventionnaires au Canada, à savoir le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Compte tenu des défis rencontrés au niveau mondial, les projets multilatéraux jouent également un rôle de plus en plus important dans les domaines tels que la recherche environnementale et marine, la recherche aérospatiale et la recherche fondamentale scientifique. Par exemple, dans le secteur de la physique des particules, les chercheurs allemands et canadiens travaillent main dans la main dans le cadre de l’expérience ATLAS menée au Grand collisionneur de hadrons au CERN.

Le Canada est également un partenaire important dans les activités effectuées au sein de l’Espace européen de la recherche. Cette collaboration relève de l’Accord de coopération scientifique et technologique signé en 1996. Dans le cadre du Sixième programme-cadre pour la recherche, l’Allemagne et le Canada ont coopéré sur plus de 50 projets, et encore bien davantage lors du Septième programme-cadre pour la recherche. La coopération entre les Länder allemands et les provinces canadiennes constitue un autre élément essentiel de la coopération bilatérale ; certains partenariats ont été officialisés il y a déjà plus de 25 ans. Par exemple, en 1987, le Bade-Wurtemberg et l’Ontario ont signé un premier accord visant à renforcer la coopération dans le secteur privé au moyen de projets bilatéraux en matière de commerce et de coopération. Ce premier partenariat a mené à la création du Programme d’échange étudiant Ontario/Bade-Wurtemberg il y a plus de 15 ans, qui demeure partie intégrante du partenariat entre les Länder allemands et les provinces canadiennes. De même, en 1989, la Bavière et le Québec ont signé un accord visant à mettre en place des programmes d’échange dans le domaine des sciences, de la technologie, du commerce et de la culture.

En outre, en février 2010, la Saxe et l’Alberta ont également inauguré leur alliance ; il s’agit de l’exemple le plus récent de coopération entre un Land et une province. Aujourd’hui, ce programme d’échange regroupe 15 universités de Saxe et neuf universités de l’Alberta.

L’Allemagne et le Canada sont deux pays certes très différents, mais également complémentaires dans les domaines scientifique et technologique. Leur coopération permet de façonner mutuellement leur développement technologique et économique. Les objectifs inhérents à cette coopération n’ont pas changé depuis leur définition il y a 40 ans, si bien qu’à l’entrée dans cette cinquième décennie de partenariat, les perspectives de développement et d’intensification de cette coopération riche et étroite sont excellentes.

"La collaboration en science et technologie forme l’un des grands piliers de notre relation économique."

Ed Fast, Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique

Événements majeurs de la coopération

Depuis la signature de l’Accord sur la coopération scientifique et technique, des projets de coopération nombreux et variés ont été concrétisés grâce à des initiatives lancées aux niveau fédéral et institutionnel ainsi qu’au niveau des Länder et des provinces. Ces différentes structures ont pu souligner le réel succès des divers projets germano-canadiens, qui illustrent la valeur et l’importance de cette relation bilatérale.

40 ans de coopération germano-canadienne dans le secteur de l'aérospatial

Inauguration de l'antenne parabolique du Centre aérospatial allemand (DLR) sur la station-relais pour satellites d'Inuvik en août 2010

© Centre aérospatial allemand (DLR)

Inauguration de l’antenne parabolique du Centre aérospatial allemand (DLR) sur la station-relais pour satellites d’Inuvik en août 2010.

Depuis plusieurs décennies, le Canada et l’Allemagne coopèrent de façon étroite dans le vaste domaine de la recherche aérospatiale. Concernant l’aéronautique, les deux pays collaborent activement dans la recherche en matière de giravions, de combustion ou de mesure sur le terrain, et de détection d’obstacles à l’aide de radars météorologiques de bord. La recherche spatiale présente une coopération encore plus large et porte sur les structures aérospatiales pneumatiques ultralégères (par exemple, les antennes à membrane), la recherche en planétologie (par exemple, le développement commun d’instruments pour la mission « Bepi-Colombo » de l’Agence spatiale européenne ou l’exploration de Mars), la robotique spatiale (par exemple, les véhicules spatiaux et la dynamique de contact dans le cadre des expériences ROKVISS sur la Station spatiale internationale SSI), l’exploitation des satellites (par exemple, la planification des missions ou l’utilisation commune de stations munies d’émetteurs et de récepteurs satellites), et l’observation du globe terrestre.

C’est dans cette dernière branche, l’observation du globe terrestre, que la coopération germano-canadienne est la plus établie. Elle remonte aux années 1970, lorsque le Canada et l’Allemagne collaboraient sur les systèmes de radars aéroportés ainsi que pour la recherche en matière de processeurs et d’utilisation des données, qui a grandement contribué à l’évolution des capacités technologiques des deux pays. Cette coopération se poursuit encore actuellement : les deux pays échangent toujours des données et s’engagent de concert dans divers projets de recherche, dont l’antenne parabolique du DLR qui a été installée à la station-relais pour satellites d’Inuvik en août 2010.

La coopération germano-canadienne en matière de piles à combustible MEP : le PEM-Ca-D

La diminution des ressources en combustibles fossiles, l’augmentation de la demande en énergie et l’impact causé par les sources d’énergie traditionnelles sur l’environnement nous interpellent de plus en plus. Des efforts ont donc été déployés au niveau mondial dans la recherche en matière d’énergie pour répondre à ces nouveaux défis. C’est la raison pour laquelle les piles à combustible à membrane polymère ionique (PCMEP) sont activement développées : leur rendement thermodynamique et leur densité d’énergie élevés font d’elles une source d’énergie alternative prometteuse pour les dispositifs portables, motorisés et stationnaires.

L’eau est indispensable au fonctionnement de ces piles; elle est produite par la réaction chimique de l’hydrogène avec l’oxygène, et constitue le fluide de travail nécessaire à la conduction des protons par l’électrolyte et l’électrode, qui facilite les réactions électrochimiques. Une mauvaise gestion de l’eau peut réduire la densité de puissance de 30 à 50 %, rendre l’appareil défectueux et compromettre la durée de vie de la PCMEP.

Par conséquent, la gestion de l’eau est le facteur essentiel qui assure la cohésion des processus dans tous les matériaux et à tous les niveaux. C’est ce déjà que tente de relever le réseau PEM-Ca-D, fondé en 2008, dans le cadre de ses recherches sur la microgestion des eaux dans les PCMEP. Il regroupe un vivier de chercheurs issus des dix instituts de recherche et universités principaux d’Allemagne et du Canada spécialisés dans les domaines de production et de caractérisation de nouveaux matériaux, de technologies modernes d’imagerie et de visualisation, de diagnostics électrochimiques et d’ingénierie. Ses objectifs sont d’améliorer la conception des matériaux et des piles, ainsi que d’optimiser les contrôles d’ingénierie pour le bon fonctionnement des piles à combustible. L’échange des étudiants et des chercheurs renforce la collaboration entre les institutions partenaires.

"Nos pays ont travaillé ensemble à des avancées technologiques et à la conception de programmes visionnaires visant à renforcer la mise en commun du savoir et la coopération."

Ed Fast, Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique

Partenaires du projet :

La coopération en géologie pour les régions au nord du cercle polaire

Océan gelé deux fois plus grand que l’Australie encerclant les terres des continents américain, asiatique et européen, l’Arctique demeure une vaste région « sous-explorée » de notre planète. Si le monde est dominé par Internet et les autres technologies de pointe, les expéditions en Arctique représentent encore un réel défi en raison de l’éloignement des régions et de la distance par rapport aux infrastructures principales. La recherche polaire entraîne des coûts élevés et des difficultés logistiques, si bien qu’une nation ne peut que difficilement l’entreprendre seule : la coopération bilatérale ou multinationale est donc nécessaire. Une telle coopération est clairement illustrée par le travail mené par des géoscientifiques canadiens et allemands dans les parties les plus éloignées de l’archipel arctique canadien.

Depuis 1998, la Commission géologique du Canada (CGC) et l’Institut fédéral de géosciences et de ressources naturelles (Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe – BGR) mènent ensemble des recherches sur l’évolution géologique de la région arctique. Cet effort de collaboration consiste entre autres à cartographier les îles arctiques, étudier l’évolution géologique complexe de la région et déterminer la valeur économique potentielle des ressources naturelles présentes dans cette partie du globe. Cette coopération a lancé sept expéditions à bord de navires ou par voie terrestre au cours desquelles les chercheurs canadiens et allemands ont établi leur campement dans les parties les plus retirées du Canada, au détroit de Nares, sur l’île d’Ellesmere, ainsi que sur l’île Ellef Ringnes. De là, les chercheurs ont pu étudier les surfaces rocheuses et collecter des échantillons pour les analyser plus en détail en laboratoire. Ces expéditions ont été suivies par des réunions de chercheurs, l’échange de scientifiques, ainsi que par la publication commune de leurs recherches et des cartographies géologiques : tout cela a permis au Canada et à l’Allemagne de réaliser de grandes avancées dans la compréhension de l’évolution géologique de l’Arctique. Cette coopération fructueuse devrait se poursuivre par de nouvelles expéditions planifiées sur l’archipel de Svalbard et l’île d’Ellesmere.

Contacts:
Stephen Grasby, Commission géologique du Canada (CGC), Canada
Karsten Piepjohn, Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles (BGR), Allemagne

"Les jeunes chercheurs jouent un rôle particulièrement important dans les activités de collaboration; nous nous attelons donc à établir des liens entre eux."

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au Bundestag

La conception d’oléagineux pour les marchés de l’avenir

Le canola (connu en Europe sous le nom de colza) apporte des milliards de dollars au secteur agroéconomique de l’Allemagne et du Canada, deux pays leaders mondiaux dans la production de cette céréale importante. Le canola fournit une huile végétale de première qualité tant pour la nutrition humaine que pour les biocombustibles, et le résidu de farine à l’issue de l’extraction de l’huile est un aliment précieux pour les animaux.

Cependant, l’emploi de la farine se limite à certains segments du secteur de l’alimentation pour le bétail en raison de niveaux excessifs de composés indésirables. En 2005, des chercheurs et éleveurs professionnels au Canada et en Allemagne ont uni leurs forces dans le cadre d’un projet de collaboration binationale intitulé « Conception d’oléagineux pour les marchés de l’avenir » (DOTM), visant à développer des méthodes et des ressources pour produire des variétés de canola donnant des graines à tégument jaune et à faible teneur en sinapine (« YelLowSin »). Tandis que l’industrie allemande de l’élevage s’intéresse principalement aux variétés hivernales de colza, le Canada cultive exclusivement du canola semé au printemps. En coopérant, les deux pays ont ainsi la possibilité de partager leurs connaissances respectives, leurs plateformes génomiques et leurs matières végétales par le biais de partenaires nationaux sans que leur avantage concurrentiel n’en pâtisse. Grâce à cette synergie, des progrès considérables ont été accomplis en matière de développement d’outils et de méthodes de production et de sélection de lignées de YelLowSin à fort rendement. Le projet a également joué un rôle de catalyseur qui a renforcé les liens entre les communautés de recherche canadiennes et allemandes sur le canola. De nouvelles collaborations de recherche ont ainsi pu voir le jour.

"Le 40e anniversaire de la coopération entre l’Allemagne et le Canada dans les domaines des sciences, de la recherche et des technologies marque le renforcement de notre partenariat et le lancement de nouveaux projets orientés vers l’avenir."

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au Bundestag

Contacts
Rod Snowdon, Wolfgang Friedt, Université de Giessen, Allemagne
Gopalan Selvaraj, Institut de biotechnologie des plantes du CNRC, Saskatoon, SK, Canada
Randall Weselake, Université de l’Alberta, Edmonton, AB, Canada

La coopération scientifique entre la Bavière et le Québec : du bilatéral à l'international

Projet du 7e PC faisant appel à la collaboration entre la Bavière et le Québec

Au cours des 22 dernières années, le Land de Bavière la province de Québec ont établi une solide coopération dans les domaines de la recherche, des sciences et des technologies. Actuellement, la collaboration entre la Bavière et le Québec comprend plus de 15 projets de coopération dans toute une série de disciplines scientifiques, de la neurobiologie à la minéralogie. Les domaines de la climatologie, des neurosciences, de l’aéronautique et du laser/de la photonique font actuellement l’objet des accords de coopération spécifiques qui ont conduit, ces trois dernières années, au développement de projets de recherche multilatéraux de grande envergure dans le cadre du 7e PCRD.

Ces derniers incluent entre autres le projet de recherche environnementale CLIMB (Climate induced changes on the hydrology of the Mediterranean basins – changements induits par le climat sur l’hydrologie des bassins versants méditerranéens) qui rassemble 44 institutions partenaires issues de 19 pays européens et internationaux, parmi lesquelles l’Institut national de la recherche scientifique du Québec (INRS) joue un rôle important, ou l’ERA-Net EMINA, regroupant 6 partenaires qui travaillent à partir des connaissances québecquoises relatives à la neuroacanthocytose, maladie neurologique rare, depuis 2010 (EMINA – European Multidisciplinary Initiative on Neuroacanthocytosis).

D’autres sujets présentant un intérêt commun tels que la médecine personnalisée, le génie médical, la sylviculture, l’énergie et les matériaux nouveaux sont traités sur une base bilatérale à intervalles réguliers. Une commission institutionnelle mixte se réunit tous les deux ans et examine de nouvelles propositions. Les partenaires industriels sont les bienvenus dans la mesure du possible. Les deux gouvernements soutiennent cette coopération sur les plans financier et organisationnel. Depuis 2007, un dialogue scientifique avec la province de l’Alberta a été établi, qui se concentre sur des projets relatifs à l’énergie, à l’informatique et aux neurosciences. Le forum « Spécial Canada », une activité trilatérale associant la Bavière, le Québec et l’Alberta et organisée à l’occasion de l’IFAT 2010 (salon international de la gestion des eaux, des eaux usées, des déchets et des matières premières), a remporté un grand succès.

La coopération du Bade-Wurtemberg avec l’Ontario

En 2010, la province de l’Ontario et le Land du Bade-Wurtemberg ont célébré le 20e anniversaire de leur partenariat universitaire qui est une véritable réussite. La coopération entre l’Ontario et le Bade-Wurtemberg pour l’échange d’étudiants et d’enseignants et la recherche commune est illustrée par les 59 accords bilatéraux signés entre leurs universités respectives. Chaque année, ce partenariat permet à jusqu’à 100 étudiants de l’Ontario et du Bade-Wurtemberg d’étudier à l’étranger dans la juridiction partenaire.

À l’occasion de la célébration du 20e anniversaire à Stuttgart et à Constance, la sous-ministre Deborah Newman du ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario et le professeur Dr Peter Frankenberg, ancien ministre des Sciences, de la Recherche et des Arts du Bade-Wurtemberg ont convenu d’étendre le programme d’échange d’étudiants déjà bien établi en introduisant un programme d’échange s’adressant aux chercheurs universitaires. Afin de soutenir ce nouveau programme, les deux partenaires ont annoncé que des fonds d’un total de 35 000 euros (45 000 $) seraient débloqués chaque année pour les universitaires. Dans le cadre de cet échange, des membres du corps professoral de chaque juridiction effectueront un séjour de 1 à 6 mois dans une université partenaire, pour lequel ils bénéficieront d’une subvention de leur gouvernement respectif. Ces séjours de recherche sont destinés à promouvoir de nouveaux partenariats et à renforcer les collaborations existantes entre les chercheurs de l’Ontario et du Bade-Wurtemberg. Depuis 2008, l’Université de Windsor coopère avec le pôle d’innovation KITe hyLITE, basé à Karlsruhe, dans le domaine de la recherche de constructions automobiles légères. Le soutien financier du gouvernement du Bade-Wurtemberg permet aux partenaires des secteurs automobiles de l’Ontario et du Bade-Wurtemberg de collaborer pour développer des technologies de transport innovantes.

"Le 40e anniversaire de la coopération germano-canadienne en science et technologie se veut avant tout une célébration de l’excellence scientifique."

Ed Fast, Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique

Mme Framheim et M. Webber – deux initiateurs de la collaboration universitaire entre le Baden-Württemberg et l'Ontario

© University de Konstanz

Mme Framheim et M. Webber – deux initiateurs de la collaboration universitaire entre le Baden-Württemberg et l’Ontario

La technologie de l’attoseconde – Observation du déplacement des électrons

Nous avons l’impression que le monde qui nous entoure se déplace lentement ; il nous semble même parfois qu’il s’arrête de bouger. Pourtant, invisibles à nos yeux, il y a bel et bien des atomes, molécules et électrons qui se déplacent. En raison de leur faible masse, les électrons – le ciment qui lie les atomes en molécules et les molécules en agrégats moléculaires – sont ceux qui se déplacent le plus vite. Un électron est capable de traverser une molécule en quelques centaines d’attosecondes (10-18 s) seulement.

L’un des objectifs majeurs d’une collaboration germano-canadienne consiste à développer des méthodes suffisamment précises pour expliquer et contrôler la dynamique des électrons dans les atomes et les molécules.

Dans les années 1990, le Dr Paul Corkum du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) a découvert comment un faisceau de lumière laser infrarouge pouvait prendre le contrôle d’électrons et les forcer à émettre des impulsions lumineuses de l’ordre de l’attoseconde. (Cette méthode permet désormais de produire des flashs lumineux dans l’extrême ultra-violet (XUV) de l’ordre de quelques dizaines d’attosecondes seulement.) Pendant ce temps, à Francfort (Allemagne), le professeur Reinhard Dörner et ses collaborateurs ont mis au point le « reaction microscope », le meilleur détecteur pour l’imagerie d’électrons et d’ions du monde.

En 2000, le professeur Dörner et le Dr Corkum sont entrés pour la première fois en contact par téléphone. Le professeur Dörner souhaitait discuter d’une idée avec le Dr Corkum. Cet appel a marqué le début d’une collaboration exceptionnellement prolifique entre l’Université de Francfort et le CNRC, qui a débouché non seulement sur un échange intense de technologies et de connaissances, mais également sur de nombreux échanges d’étudiants. Les chercheurs ont commencé par observer directement comment le champ électrique d’une impulsion laser infrarouge produisait et contrôlait des paquets d’électrons dans le domaine de l’attoseconde – les prémices de la production d’impulsions XUV de l’ordre de l’attoseconde.

Ensuite, lors d’une mesure effectuée par un jeune étudiant de Francfort, l’équipe a découvert que les électrons générés par laser pouvaient être utilisés pour visualiser la structure électronique et les positions des noyaux à l’intérieur d’une molécule simultanément. Dix ans plus tard, cette collaboration germano-allemande continue de repousser les limites de la science.

Le Dr André Staudte, qui fait actuellement partie de l’équipe des chercheurs du CNRC, fut le premier étudiant diplômé de Francfort à réaliser des expériences à Ottawa. Il utilise les lasers du CNRC et le « reaction microscope » de Francfort pour expliquer la dynamique des électrons dans le domaine de l’attoseconde.

Vue d’artiste - Imagerie d’orbitales moléculaires à l’aide d’impulsions laser ultracourtes intenses. Le champ électrique oscillant de l’onde lumineuse extrait une partie de la fonction d’onde électronique de la molécule sous forme d’électrons libres. Un détecteur bidimensionnel permet ensuite de mettre les électrons en image et de révéler la forme des orbitales moléculaires.

Des étudiants au doctorat venant d'Allemagne et du Canada discutent de leurs recherches lors d'une séance de présentation par affiches.

© Université Ludwig Maximilian de Munich

Des étudiants au doctorat venant d’Allemagne et du Canada discutent de leurs recherches lors d’une séance de présentation par affiches.

L’université d’hiver NINT-CeNS sur la convergence des nanotechnologies

L’Université Ludwig Maximilian de Munich était invitée à l’Institut national de nanotechnologie (INN) à Edmonton (Alberta) à l’occasion d’une université d’hiver sur les nanotechnologies.

Durant le programme échelonné sur une semaine, les chercheurs allemands ont été accueillis dans le tout nouveau bâtiment du INN et ont eu la possibilité d’explorer l’impact et le potentiel de la convergence des disciplines à la lumière des nanotechnologies, et d’en discuter. Conjointement avec des doctorants de l’Université de l’Alberta, les visiteurs allemands ont suivi le programme scientifique qui comprenait des conférences données par des intervenants de renom et des expériences pratiques supervisées par des chercheurs du INN. Afin de stimuler les discussions scientifiques entre les participants, les hôtes ont organisé une présentation par affiches ainsi que des excursions et visites de la région d’Edmonton. En outre, la session de clôture a permis aux étudiants de présenter les résultats de leurs travaux expérimentaux effectués durant leurs séances en laboratoire. Cette université d’hiver a été l’occasion pour les participants allemands et canadiens d’interagir entre eux, de discuter de leurs projets de recherche et d’échanger des idées sur leur pays d’origine.

L’université d’hiver a été soutenue financièrement par le ministère fédéral de l’Éducation, des Sciences, de la Recherche et de la technologie ainsi que par le NINT.

La coopération entre la Société Max Planck et l’Université de la Colombie-Britannique : le Centre de matériaux quantiques

La recherche sur les matériaux quantiques trouve des applications potentielles importantes pour les lignes électriques sans perte, l’informatique et la communication sans fil, les piles solaires et les piles à combustible, ainsi que les nouveaux dispositifs médicaux de diagnostic et de traitement.

En 2010, l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) a noué un partenariat avec la Société allemande Max Planck pour former le Centre Max Planck UBC de matériaux quantiques. Avec pour sites l’UBC et l’Institut Max Planck de recherche sur les corps solides de Stuttgart, le Centre fournit une plateforme d’échange interdisciplinaire et de coopération entre les physiciens, chimistes et scientifiques spécialistes des matériaux issus de la première institution de recherche fondamentale d’Allemagne et de l’université canadienne leader dans la recherche sur les matériaux quantiques. Le Centre se focalise sur les phénomènes quantiques tels que le magnétisme et la superconductivité dans les matériaux solides, des thèmes qui sont au coeur de la recherche de l’UBC et de plusieurs instituts Max Planck (IMP), y compris l’Institut Max Planck de recherche sur les corps solides.

Le partenariat vise à rassembler les deux institutions dans des projets communs de recherche, à renforcer les échanges académiques et à proposer des universités d’été et d’hiver s’adressant aux étudiants de troisième cycle et des boursiers postdoctoraux. Une composante clé du programme scientifique sont les ateliers annuels qui permettent de planifier des projets collaboratifs, d’en discuter et de les présenter à la communauté internationale.

Le Centre finance également la recherche menée par des étudiants de deuxième et troisième cycle et des boursiers postdoctoraux préalablement sélectionnés.

Le comité scientifique directeur du Centre est présidé par les professeurs George Sawatzky (UBC) et Bernhard Keimer (Institut Max Planck de recherche sur les corps solides).

De gauche à droite : le prof. Stephen Toope, président de l'UBC, le prof. Bernhard Keimer, directeur du MPI, le prof. George Sawatzky, professeur à l'UBC, le prof. Peter Gruss, président de la MPG, le prof. John Hepburn, vice-président de l'UBC.

© Société Max Planck

Signature du Protocole d’entente visant le Centre Max Planck-UBC sur les matériaux quantiques, le 4 octobre 2010 à Munich. De gauche à droite : le prof. Stephen Toope, président de l’UBC, le prof. Bernhard Keimer, directeur du MPI, le prof. George Sawatzky, professeur à l’UBC, le prof. Peter Gruss, président de la MPG, le prof. John Hepburn, vice-président de l’UBC.

L’Initiative Helmholtz-Alberta

En avril 2011, l’Alliance Helmholtz des centres de recherche allemands et l’Université d’Edmonton dans l’Alberta (Canada) ont signé un accord qui ouvre la voie à une future collaboration dans les domaines de la recherche sur l’énergie et l’environnement.

Les axes de recherche commune des deux institutions sont l’amélioration de l’efficacité énergétique du bitume et la capture et le stockage du carbone (CSC) au moyen de l’énergie géothermique profonde, l’assainissement des sols et des eaux, et la renaturalisation durable des terrains à l’issue de l’exploitation minière. Les résultats de la recherche, qui est pour la plupart constituée de recherche fondamentale, serviront à développer des méthodes plus efficaces et plus écologiques d’utilisation des sables bitumeux et du lignite. La collaboration a été établie pour mettre en pratique ce transfert de connaissances et exploiter les diverses possibilités qu’il présente pour promouvoir de jeunes chercheurs talentueux. Quatre centres Helmholtz – le Centre Helmholtz de Potsdam – le Centre allemand de recherche en geosciences (GFZ), chargé de coordonner la collaboration, l’Institut de technologies de Karlsruhe (KIT), le Centre Helmholtz de recherche environnementale (UFZ) et le Centre de recherche Jülich (FZJ) – participent actuellement à cette initiative, qui constitue la coopération internationale la plus importante de l’Alliance Helmholtz, à ce jour.

Sur une perspective à long terme, l’Association Helmholtz vise également à étendre sa collaboration avec l’Université de l’Alberta pour inclure la recherche sur la santé.

"L’Allemagne et le Canada ont décidé de coopérer pour promouvoir les progrès économiques et technologiques dans leur pays respectif"

Prof. Dr. Annette Schavan, députée au Bundestag

Les perspectives de coopération

Les deux partenaires sont certes très différents mais complémentaires : leur coopération offre des possibilités de développement dynamique importantes.

Actuellement, le Canada et l’Allemagne concentrent leurs efforts sur les axes principaux suivants :

La collaboration entre le Canada et l’Allemagne a porté et portera aussi bien sur la recherche fondamentale que sur la recherche appliquée. Cette dernière inclut des travaux dans les domaines de l’énergie, de l’environnement, des géosciences, de la télédétection et des sciences de l’arctique. Parmi les domaines présentant un grand potentiel pour la coopération bilatérale à venir figurent la recherche sur le laser, la photonique et les nanotechnologies.

Dans le cadre de la coopération entre les Länder allemands, les provinces canadiennes et les partenaires industriels, certains champs de recherche sur la santé constituent un intérêt grandissant. Cela vaut par exemple pour la recherche sur les allergies et le génome, la médecine régénérative, et les maladies infectieuses et neuro-dérégénératives.

De nouvelles possibilités de coopération dans le champ des sciences marines émergent sur la base de récentes évolutions dans la coopération institutionnelle entre le Centre de recherche GEOMAR et l’Université Dalhousie. Ces possibilités sont étroitement liées à la recherche sur l’environnement et sur l’Arctique. Les investissements importants du Canada dans son infrastructure de recherche universitaire ont contribué à de nouveaux accords importants entre les universités canadiennes et des organisations allemandes renommées oeuvrant pour les sciences et la recherche : le 29 septembre 2009, l’« Initiative Helmholtz-Alberta » sur la coopération dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des géosciences a été signée entre l’Association Helmholtz et l’Université de l’Alberta.

Les deux parties ont également discuté de la possibilité d’élargir leur coopération pour couvrir des sujets relatifs aux sciences du vivant.

Le 29 juin 2010, l’Université de l’Ouest de l’Ontario et l’Institut Fraunhofer de technologie chimique se sont mis d’accord pour mettre en place un centre de recherche international sur les composites (l’International Composite Research Center) dans le nouveau parc de technologie de fabrication de pointe (l’Advanced Manufacturing Park) à London (Ontario) qui servira de centre de démonstration, en lien avec l’industrie, des composants structurels conçus à partir de matériaux composites. L’Université de la Colombie-Britannique et l’Institut Max Planck de recherche sur les corps solides coopèrent dans le domaine des matériaux quantiques sur la base d’un accord signé le 4 octobre 2010.

Cet accord a établi un centre commun de recherche, le « Max Planck Society – University of British Columbia Center for Quantum Materials », sur le campus de l’université. Par ailleurs, les deux parties s’efforcent d’encourager la poursuite du développement de la coopération institutionnelle entre les organismes de recherche allemands et les universités canadiennes. Dans pratiquement tous les cas, les projets de recherche menés dans le cadre de l’Accord bilatéral comprennent des échanges de chercheurs qui permettent d’offrir à des scientifiques la possibilité de vivre et de travailler dans le pays partenaire à des fins de recherche.

Les jeunes chercheurs, en particulier, jouent un rôle important dans la promotion et le développement continu de la coopération germano-canadienne pour la recherche. Pour cette raison, un nombre considérable d’ateliers réunissant de jeunes scientifiques talentueux ainsi que des projets d’universités d’été et d’hiver sont tout spécialement organisés afin d’attirer les jeunes chercheurs.

Des mesures supplémentaires telles que le programme de mobilité des jeunes permettent aux jeunes professionnels d’effectuer plus facilement des périodes de travail dans le pays partenaire, soit dans le contexte de projets bilatéraux, soit de manière indépendante. Dans le cadre des efforts de soutien d’un personnel et de scientifiques jeunes et qualifiés, il convient d’encourager et d’étendre les échanges.

Les deux parties poursuivent leur objectif de faire progresser la coordination des fonds destinés aux projets de recherche dans le cadre de l’Accord, et de tenter de trouver des moyens pour impliquer davantage les partenaires industriels dans des projets adéquats. La coopération germano-canadienne a également bien évolué grâce aux programmes ERA CAN II et Access2Canada.

ERA CAN II sert à coordonner la coopération scientifique et technologique entre le Canada et l’Espace européen de la recherche tandis que Access2Canada encourage l’accès de l’UE aux programmes canadiens de recherche et d’innovation. Les deux parties entendent davantage prendre en compte et exploiter ces programmes-cadres à l’avenir à travers leur coopération bilatérale.

"Je ne doute pas de la poursuite de cette collaboration dans l’avenir, pour notre bénéfice mutuel."

Ed Fast, Ministre du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique

Date de modification: